Vendredi 23 février, les dirigeants européens se réunissent à Bruxelles pour un Conseil européen informel sans le Royaume-Uni. A l'ordre du jour : le budget de l'Union après le Brexit et le mode de nomination du prochain président de la Commission européenne.
"Dossiers les plus brûlants de l’année"
Vendredi 23 février, les chefs d'Etat et de gouvernement, sans la Première ministre britannique Theresa May, se réunissent à Bruxelles dans le cadre d'un Conseil européen informel. La Croix relate qu'"aucune décision ne sera prise", mais que l'"issue aura des conséquences importantes sur l’avenir de l’UE", car il s'agit "de mettre cartes sur table à propos des dossiers les plus brûlants de l’année".
Au menu : le budget de l'Union européenne après le Brexit et le mode de nomination du successeur de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission, ce dernier ne se représentant pas. Les Echos estiment que les "deux sujets (…) portent chacun en germe des risques élevés de tensions".
Cette rencontre doit en outre servir à préparer le sommet de mai 2019 à Sibiu en Roumanie, dont l'objectif pour les Vingt-Sept sera de "préparer [le] futur 'agenda stratégique' pour la période 2019-2024" [Europe 1].
Faire plus avec moins ?
Concernant l'avenir du budget européen après le Brexit, Les Echos expliquent "que le départ du Royaume-Uni entraînera une perte sèche de 12 milliards d’euros par an pour les finances de l’UE". Une baisse de recettes potentiellement fâcheuse, car en parallèle "l’Europe est en quête de ressources pour des dépenses nouvelles dans les domaines de la gestion migratoire et de la défense".
Le "casse-tête" qui se pose pour les Etats membres est de savoir "comment financer le cadre financier pluriannuel (CFP) 2021-2027" [Les Echos]. Pour la Commission européenne, il convient de "décider des priorités, puis (…) [d']ajuster le budget en conséquence" [Le Figaro]. La Croix indique que les Vingt-Sept n'ont que deux choix possibles pour maintenir le budget actuel : "augmenter leur contribution nationale au budget, qui s’établit aujourd’hui à 1% de leur revenu national brut" ou doter l'UE de plus de "ressources propres". Néanmoins, comme le note le quotidien "tout reste à inventer, pour créer une fiscalité européenne". Parmi les pistes de réflexion figurent l'idée d'une "taxe sur le plastique" ou encore "sur les revenus issus du marché du carbone".
D'après Les Echos "la France et l'Allemagne, entendent pousser à un effort collectif". Pour convaincre ses partenaires, le couple franco-allemand, lors de ce Conseil, va soutenir l'investissement "dans [des] projets à 'valeur ajoutée européenne' et dans [des] 'biens publics européens'". Alors que "les pays de l’Est se sont dits prêts à contribuer à hauteur de 1,1% (…) les 'contributeurs nets' au budget de l’UE, comme les Pays-Bas, la Suède ou l’Autriche, ont déjà exclu" une hausse de leur contribution, rapporte La Croix.
Toutefois les Vingt-Sept n'ont pas à se mettre d'accord dans l'immédiat sur le budget européen, ils n'ont pour l'heure qu'à "donner des instructions pour la proposition de budget de la Commission européenne, qui doit être révélée le 2 mai" [EU observer].
"Le grand mercato des postes européens"
Les dirigeants européens vont aussi devoir se pencher sur "le grand mercato des postes européens" [Le Monde]. De nombreuses fonctions clés sont à pourvoir au sein de la "Commission, [du] Conseil (…), [de la] Banque centrale européenne (…) [et de l']Eurogroupe". Le quotidien précisant qu'"aucun nom n’est encore officiellement avancé".
C'est principalement la nomination du futur président de la Commission européenne qui sera au cœur des débats. A cet égard, le Parlement européen a lancé "un message très clair aux 27 États membres, [en] exigeant que le candidat [choisi] en 2019 pour diriger l'exécutif européen soit l'une des 'têtes de liste' (…) sélectionnées par les partis politiques européens", rappelle Europe 1. Jean-Claude Juncker avait été choisi de cette manière en 2014 et "certains en ont déduit que le principe allait désormais s’appliquer de manière automatique" [Le Monde]. Mais pour les chefs d'Etat et de gouvernement il n'est "pas question de parler d’'automaticité'".
Le Monde considère que les Vingt-Sept "se garderont de torpiller le principe même d’un processus perçu comme plus démocratique qu’un marchandage à huis clos", mais ils vont essayer d'éviter "de se lier les mains en entérinant une procédure qui les obligerait à accepter, en bout de ligne, une personnalité qui ne leur conviendrait pas".
Enfin, Emmanuel Macron devrait profiter de ce sommet pour défendre son projet de listes transnationales lors des élections européennes de 2019, "idée toutefois enterrée par le Parlement pour [ce] scrutin" [Le Figaro]. Le président français va enfin s'appuyer sur cette rencontre informelle du 23 février pour "présenter à ses homologues les 'débats citoyens' sur l'avenir de l'UE qu'il entend mettre en place". Une initiative que devrait suivre la majeure partie des Vingt-Sept, à l'exception de quelques Etats membres comme la Hongrie ou les Pays-Bas.
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