Les premiers détails concernant le programme franco-allemand de développement d’un futur avion de combat devraient être connus au second semestre 2018, a déclaré vendredi le patron d’Airbus Defence and Space, filiale d’Airbus Group.
Le patron d’Airbus Defence and Space Dirk Hoke a précisé que Paris et Berlin travailleraient dans les prochains mois sur la manière de procéder, en étudiant notamment la possibilité d’y associer un autre pays, comme la Grande-Bretagne.
« Nous pensons que les questions basiques, comme la manière dont le projet sera structuré, seront discutées au second trimestre, ce qui permettra de définir les premiers contours (du programme) au second semestre de cette année », a ajouté le PDG lors d’un entretien à la Conférence de Munich sur la sécurité.
Il a indiqué qu’Airbus était favorable à ce que d’autres pays participent à ce projet, notant qu’ils pourraient apporter leur expertise sur des aspects variés. La décision de savoir quel groupe en prendra la direction n’a pas encore été arrêtée, a-t-il poursuivi, ajoutant que plusieurs entreprises pourraient superviser différents segments de ce vaste projet. Cela dépendra en grande partie du degré d’investissement des pays, a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron et Angela Merkel ont exprimé en juillet à l’Elysée leur intention de concevoir ensemble un futur avion de combat pour succéder au trio actuel - le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter coproduit par Airbus, l’italien Leonardo et le britannique BAE Systems et le Gripen du suédois Saab.
Dirk Hoke a jugé impératif d’éviter les erreurs commises sur l’A400M, le projet d’avion de transport militaire européen, qui connaît de nombreux retards de développement en raison de problèmes techniques. « Il est important que les spécifications (pour le nouveau programme d’avion de combat) soient développées avec un sens des proportions », a-t-il expliqué. Airbus a annoncé jeudi passer une nouvelle charge de 1,3 milliard d’euros sur l’A400M, portant le total cumulé des provisions passées sur ce projet à plus de huit milliards.
Par ailleurs, concernant l’Eurofighter, le nouveau gouvernement autrichien a annoncé jeudi qu’il allait réexaminer la décision prise par son prédécesseur de mettre fin de manière anticipée au programme d’avions de chasse Eurofighter, qui est au cœur d’une bataille juridique entre l’Autriche et Airbus.
Vienne n’envisagera pas, toutefois, de passer un nouvel accord avec le consortium fabriquant l’Eurofighter avant le versement de pénalités par ce dernier, a annoncé de son côté le procureur de la République. L’Autriche a engagé en février 2017 des poursuites contre Airbus et le consortium fabriquant l’Eurofighter, également composé du britannique BAE Systems et de l’italien Leonardo, pour des soupçons d’escroquerie dans le cadre d’une commande de près de deux milliards d’euros en 2003.
Airbus et le consortium ont rejeté ces accusations. La semaine dernière, le groupe aéronautique européen a toutefois accepté de payer 81,25 millions d’euros pour clore l’enquête ouverte en Allemagne sur ces allégations de corruption.
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(Avec Reuters)