Selon nos informations, le dossier du SCAF (système de combat aérien du futur) franco-allemand serait sur le point de déboucher. Des annonces devraient être faites au plus tard lors du salon aéronautique ILA à Berlin qui ouvre ses portes le 25 avril.
Mais les choses se sont accélérées ces derniers jours et pourraient se finaliser durant le week-end au niveau politique, après les entretiens entre Macron et Merkel de jeudi. Ce projet avait été lancé lors du conseil des ministres franco-allemand du 13 juillet 2017.
Dassault Aviation et Airbus se sont beaucoup rapprochés ces derniers mois, ce qui a surpris de nombreux observateurs. On devrait ainsi déboucher sur un accord confiant à Dassault Aviation le futur avion de combat piloté à l’horizon 2040, alors qu’Airbus Defence & Space s’occuperait de l’architecture générale du système et d’autres briques importantes, notamment sur la base de ses avions gros-porteurs. Les compétences de chacun seraient ainsi parfaitement respectées. Dassault Aviation et Airbus (avec l’italien Leonardo) coopérent déjà sur l’EuroMale, le futur drone de surveillance - l’Allemagne et Airbus étant leaders.
En janvier, le refus des Britanniques, pour des raisons essentiellement budgétaires, de lancer le développement d’un démonstrateur de drone de combat post-Neuron et post-Taranis a encore accéléré ce rapprochement.
Cet accord ne fait pas que des heureux, notamment chez Thales qui espérait sans doute jouer un rôle plus important que celui d’équipementier dans le SCAF.
Autre secteur préoccupé par les conséquences d’un tel accord franco-allemand sur le SCAF, l’armement terrestre. La France aurait ainsi accepté que l’Allemagne soit leader sur le prochain char de combat (MGCS, Main Ground Combat System).
L’Allemagne semble aujourd’hui privilégier les rapprochements européens. La décision récente du gouvernement de mettre fin aux fonctions du chef d’état-major de la Luftwaffe rassure les Français. Comme de nombreux aviateurs allemands, le général Karl Müllner était partisan d’acheter du F-35 américain pour remplacer les Tornados en fin de vie. Ce n’est manifestement pas l’avis du gouvernement de Berlin. Reste maintenant à convaincre les Etats-Unis d’accepter l’adaptation des bombes nucléaires B61 sur le Typhoon (Eurofigther). La Luftwaffe participe en effet à la dissuasion nucléaire de l’Otan, avec une clé américaine.
https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/avion-combat-futur-accord-franco-allemand-est-imminent-147961