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L'Initiative Européenne d'Intervention est lancée !


Neuf Etats européens s'engagent pour l'initiative européenne d'intervention. © Ministère des Armées

Lundi 25 juin, à la suite d'une réunion ministérielle, le Ministère des Armées a annoncé la signature d'une lettre d'intention pour la création de l'Initiative Européenne d'Intervention (IEI).

Formulée par E. Macron lors du discours de la Sorbonne en 2017, l'Initiative Européenne d'Intervention consiste à créer une force d'intervention rapide européenne sans passer par les mécanismes pesant, voire bloquant, de la politique commune de défense qui implique tous les Etats membres.

C'est une autre façon de faire avancer l'Europe de la défense, par un groupe restreint de pays motivés. L'initiative couvre un large spectre d'opérations militaires, qui ne se restreignent pas au conflit armé et au combat de haute intensité. Les catastrophes naturelles, les évacuations de ressortissant, les attaques terroristes font également partie des menaces auxquelles cette force d'intervention devra pouvoir répondre, le plus rapidement possible.

Il s'agit avant tout de se mettre sur pieds des moyens opérationnels venant de plusieurs pays, et des les faire travailler ensemble en facilitant la mobilité des matériels militaires. Les liens entre les forces armées des pays membres devront être renforcés par des programmes d'échange d'officiers et des exercices conjoints d'anticipation, de planification et d'opérations.

Cela demandera aussi de se mettre d'accord sur un approche stratégique commune, de partage de doctrine, et de rédaction de scénarios d'intervention. Il faudra aussi, et c'est un grand progrès, partager les renseignements.

Neuf Etats vont participer à l'initiative Européenne de Défense: l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, l'Estonie, la France, le Portugal, l'Espagne et le Royaume-Uni.

Pour convaincre l'Allemagne, il a été décidé de maintenir des liens forts avec la Coopération structurée permanente (CSP). La CSP implique tous les Etats membres de l'Union et pourrait être comparée à une "zone euro de la défense". Elle se veut moins opérationnelle que l'IEI, et plus capacitaire. Elle stimule la coopération, la planification, le développement technologique et les projets industriels en commun.

Quant aux Britanniques, l'IEI représente pour eux l'opportunité, malgré le Brexit, de rester des partenaires de premier plan de la sécurité européenne.

Enfin, l'Italie, dont l'ex-gouvernement soutenait le projet, réfléchit à la possibilité de rejoindre cette initiative mais, pour le moment, n'a pas pris de décision.

L'IEI répond également, tout comme le développement des activités de la CSP, aux injonctions américaines d'une meilleure prise en charge par les Européens de leur propre sécurité. Bien sur, les Etats-Unis attendent des Européens qu'ils passent commandes auprès des industriels américains en échange de la protection de l'OTAN, dont les capacités, comparées aux moyens européens, sont massivement américaines.

Poliment, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a reconnu que les initiatives prises par les Européens étaient des " contributions réelles, très concrètes."

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