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L’Airbus du naval commence à prendre forme grâce à une initiative franco-italienne.


L’alliance entre Naval Group et Fincantieri se précise.

La France et l'Italie ont réaffirmé leur ambition de rapprocher leur industrie maritime civile et militaire. Fincantieri et Naval Group devrait collaborer dans la réalisation d’un premier bâtiment de soutien et de ravitaillement.

L’Airbus du naval commence à prendre forme grâce à une initiative franco-italienne. La ministre des armées Florence Parly et le ministre de l’économie Bruno Le Maire ont rencontré à Rome leurs homologues italiens. Leur réunion s'est déroulée en compagnie des PDG de Naval Group et de Fincantieri jeudi 1er février. Ils ont réaffirmé leur intention et la pertinence de rapprocher leurs industries maritimes civiles et militaires. "Cette alliance permettra la construction d’un projet industriel et commercial solide entre les deux groupes. Celui-ci se concrétisera notamment par la conception et la réalisation conjointes de bâtiments de surface, dont le bâtiment de soutien et de ravitaillement devrait être un premier exemple", ont indiqué les représentants des deux Etats dans le communiqué de presse commun, diffusé après leur rencontre.

Une concurrence mondialisée

L’impulsion était venue d’encore plus haut. En septembre dernier lors du sommet franco-italien de Lyon, le président de la République Emmanuel Macron et le président du conseil italien Paolo Gentiloni avaient affiché leur ambition de donner naissance à un nouvel Airbus européen de l’industrie navale. L'une des raisons évoquées: faire face à une concurrence mondialisée notamment contre les industriels chinois, turcs, russes, japonais...

Par ailleurs, l’Europe compte trop d’acteurs notamment dans le domaine des frégates. Naval Group pour la France, Fincantieri pour l’Italie, TKMS pour l’Allemagne et Damen pour les Pays-Bas se livrent une bataille fratricide pour séduire les marines étrangères. Souvent au détriment de leurs marges. Fincantieri et Naval Group ont montré qu’ils pouvaient travailler ensemble : les deux industriels ont répondu en décembre dernier avec une offre commune à l’appel d’offres du Canada pour l’achat de 15 frégates fortement armées. Leur offre n’a toutefois pas été retenue.

Des synergies en recherche et développement

A l’occasion de leur réunion, ministres et industriels ont commencé à entrer dans le vif du sujet de leur partenariat. Ils ont pu faire un état des lieux des synergies envisageables sans pour autant préciser les économies attendues. Dans le domaine commercial, les deux partenaires envisagent d'additionner leurs réseaux grâce aux implantations "internationales complémentaires des deux sociétés". Dans le domaine de la recherche et développement, plusieurs pistes ont été balayées: optimisation de la consommation d’énergie et architecture électrique des bâtiments, batteries lithium-ion, maîtrise des architectures complexes…

La rationalisation de l’outil industriel et sa répercussion en termes d’emplois, semble un sujet plus délicat. Les deux chantiers français et italien conserveront-ils l’ensemble de leur production actuelle ou seront-ils spécialisés? Les ministres commencent à apporter des réponses et avancent que le projet "contribuera ainsi à développer l’emploi et à soutenir la balance commerciale tant en France qu’en Italie". Il faudra encore convaincre les syndicats de part et d'atures des Alpes, inquiets quant aux répercussions sur l'emploi d'un tel rapprochement.

Les travaux entre industriels se poursuivront dans le cadre de groupes de travail communs au cours des prochains mois. Les deux gouvernements se sont donnés jusqu’en juin 2018 pour présenter les modalités détaillées de leur projet d’alliance.

https://www.usinenouvelle.com/article/l-alliance-entre-naval-group-et-fincantieri-se-precise.N647643

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