Les ministères des Affaires étrangères allemand et français ont préparé un document commun intitulé "Pour une Europe forte et souveraine". L’entente franco-allemande y est décrite comme décisive pour l'avenir de l'Europe.
Il n'est pas prévu de publier ce document. Les groupes de travail devraient maintenant se tourner vers une mise en œuvre concrète.
Mercredi, le ministre des Affaires étrangères allemand a été autorisé à assister à une réunion du cabinet français. L’invité de Berlin a présenté l’état des relations et les projets de réforme de l’Union européenne.
Ainsi, peu de temps avant le sommet de l'UE, où les conflits entre la chancelière Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron devraient se révéler à nouveau ouvertement, Maas pourrait se présenter à Paris de manière très différente - en tant que défenseur d'une coopération franco-allemande plus étroite au profit de l'Europe. À titre de preuve, il a mentionné un document que les ministères des Affaires étrangères des deux pays venaient de terminer. Il est intitulé "Pour une Europe forte et souveraine". Cela ressemble beaucoup au discours de la Sorbonne de Macron, auquel la chancelière Angela Merkel doit, à son avis, apporter une réponse adéquate à ce jour. En fin de compte, Macron aurait plutôt préféré chercher ses partenaires ailleurs.
Le document commandé par Maas et son collègue français Jean-Yves Le Drian est assez différent. L’entente franco-allemande est toujours qualifiée de presque fatale à l’avenir européen. "Dans un monde en crise, dominé de plus en plus par une rivalité majeure, ni l'Allemagne ni la France ne peuvent affirmer leurs propres valeurs et intérêts qu'ils partagent", a-t-il déclaré. Il s’agit de préserver la souveraineté et de la regrouper efficacement dans une "puissante" UE. "Par conséquent, l'Allemagne et la France doivent surmonter les contrastes et gagner des partenaires européens pour construire une Europe forte et souveraine, capable de façonner l'ordre international au sens de ses valeurs et de ses intérêts", lance-t-il.
"Le monde qui nous entoure n'attend pas l'Europe - si nous ne voulons pas que les autres décident au-delà de nos têtes, l'Europe elle-même doit apporter des réponses, et l'Allemagne et la France ont une responsabilité particulière à cet égard", explique Maas à l'initiative de Le Drian.
Peu de temps après la signature du traité d’Aix-la-Chapelle pour une coopération franco-allemande accrue, tous deux ont chargé leurs plus proches collaborateurs de travailler sur l'accord. Le secrétaire d’État, Andreas Michaelis, s’est rendu à Paris en février pour s’entretenir avec son homologue français Gordo Montaigne. Etaient également présents les responsables des services de planification, les cabinets ministériels et les départements chargés de la politique européenne et de la sécurité. Les réunions entre ministères dans un tel cercle sont considérées comme inhabituelles. Il a été dit, disent les participants, "très ouvert".
Au cours de mois de négociations, il s’agissait de regrouper les idées allemandes et françaises. L'idée d'un Conseil de sécurité européen, qui est avant tout une préoccupation allemande, ainsi que l'exigence d'une capacité européenne renforcée, mais aussi militaire, particulièrement encouragée par la France, apparaissent dans le document. Le leitmotiv de l'ensemble du document est la volonté de renforcer le poids de l'UE auprès des grandes puissances américaines, la Chine et la Russie. En pratique, les diplomates allemands et français se rendent compte à quel point ils ont peu de chances de s'opposer aux sanctions avec lesquelles le président américain Donald Trump veut détruire le traité du nucléaire conclu avec l'Iran.
La mise en œuvre pourrait être difficile
D'une part, les deux ministères des Affaires étrangères appellent à des mécanismes décisionnels plus efficaces dans le cadre de la politique étrangère de l'UE, tels que l'introduction progressive des décisions à la majorité. Mais ils appellent également à "une politique industrielle et technologique forte qui permettra à l'Europe de suivre les poids lourds en Chine, aux États-Unis et ailleurs".
Les gouvernements de Paris et de Berlin ont manifesté leur mécontentement devant le fait que la Commission européenne ait interdit la fusion des divisions de trains de Siemens et d'Alstom pour des raisons de concurrence. La protection de la compétitivité de l'UE ne devrait pas prendre du retard en termes de protection de la concurrence au sein de l'UE, selon Berlin. Il faut "renforcer systématiquement les capacités de l'Europe en tant que champion de la technologie et de la science", a déclaré Maas. Le document mentionne également un renforcement de l'euro, qui s'appuie sur l'appel du ministre des Affaires étrangères à l'indépendance du dollar américain.
Le ministère fédéral des Affaires étrangères n'a pas voté sur le document avec les autres ministères du gouvernement fédéral, ce qui aurait dû faciliter le travail. C'est exclusivement un programme de travail des ministères des Affaires étrangères à Paris et à Berlin, a-t-on souligné. Même une publication du document n'est pas prévue. Les groupes de travail devraient maintenant se tourner vers une mise en œuvre concrète.
Cependant, cela pourrait bientôt être difficile. Par exemple, il s'agit du cadre financier à moyen terme pour l'UE. Les Allemands et les Français s'accordent pour dire qu'il faut investir davantage dans la recherche.
Ein ungewöhnliches Projekt
Die Außenministerien Deutschlands und Frankreichs haben ein gemeinsames Papier mit dem Titel "Für ein starkes und souveränes Europa" erstellt.
Dort wird die deutsch-französische Verständigung als schicksalhaft für die europäische Zukunft beschrieben.
An eine Veröffentlichung des Dokumentes ist nicht gedacht. Arbeitsgruppen sollen sich nun an die konkrete Umsetzung machen.
Von Daniel Brössler, Berlin
Das Timing mag Zufall gewesen sein, aber ungelegen kann es Heiko Maas vermutlich nicht. Am Mittwoch durfte der deutsche Außenminister teilnehmen an einer Sitzung des französischen Kabinetts. Der Gast aus Berlin erstattete Bericht über den Stand der Beziehungen und über die Reformvorhaben in der Europäischen Union.
So kurz vor dem EU-Gipfel, bei dem die Konflikte zwischen Bundeskanzlerin Angela Merkel und Frankreichs Staatspräsident Emmanuel Macron wieder offen zu Tage treten dürften, konnte sich Maas in Paris ganz anders präsentieren - als Verfechter einer wieder engeren deutsch-französischen Kooperation zum Wohle Europas. Zum Beweis erwähnte er ein Papier, das die Außenministerien beider Länder gerade fertig gestellt haben. Überschrieben ist es "Für ein starkes und souveränes Europa". Das klingt ganz nach der Sorbonne-Rede Macrons, auf die ihm Bundeskanzlerin Angela Merkel seiner Meinung nach eine adäquate Antwort bis heute schuldig ist. Zuletzt entstand jedenfalls der Eindruck, dass Macron seine Partner lieber anderswo sucht.
Ganz anders das von Maas und seinem französischen Kollegen Jean-Yves Le Drian in Auftrag gegebenen Papier. Da wird die deutsch-französische Verständigung immer noch als geradezu schicksalhaft für die europäische Zukunft beschrieben. "In einer von Krisen heimgesuchten Welt, die zunehmend von Großmachtrivalitäten bestimmt ist, können weder Deutschland noch Frankreich aus eigener Kraft die Werte und Interessen behaupten, die sie teilen", heißt es da. Es gehe darum, in einer "kraftvollen" EU die Souveränität zu bewahren und wirkungsvoll zu bündeln. "Deshalb müssen Deutschland und Frankreich Gegensätze überwinden und europäische Partner dafür gewinnen, ein starkes und souveränes Europa zu bauen, das die internationale Ordnung im Sinn seiner Werte und Interessen prägen kann", wird appelliert.
"Die Welt um uns wartet nicht auf Europa - wenn wir nicht wollen, dass andere über unsere Köpfe hinweg entscheiden, muss Europa selbst Antworten bieten. Deutschland und Frankreich tragen dafür besondere Verantwortung", begründet Maas seine Initiative mit Le Drian. Mit der Arbeit an dem Papier beauftragten beide kurz nach Unterzeichnung des Aachener Vertrages für mehr deutsch-französische Zusammenarbeit ihre engsten Mitarbeiter. Staatsekretär Andreas Michaelis reiste im Februar zu einem Treffen mit seinem französischen Counterpart Gordo Montaigne nach Paris. Mit von der Partie waren die Chefs der Planungsstäbe, der Ministerbüros und der Abteilungen für Europa- und für Sicherheitspolitik. Treffen zwischen den Ministerien in einem solchen Kreis gelten als ungewöhnlich. Man habe, sagen Teilnehmer, "sehr offen" gesprochen.
In monatelangen Verhandlungen ging es dann darum, deutsche und französische Vorstellungen unter einen Hut zu bekommen. So taucht im Papier die Idee eines europäischen Sicherheitsrates ebenso auf, die vor allem ein deutsches Anliegen ist, wie auch die Forderung nach stärkerer - auch militärischer - Handlungsfähigkeit der EU, die besonders von Frankreich forciert wird. Leitmotiv des ganzen Papiers ist der Wunsch, das Gewicht der EU gegenüber den Großmächten USA, China und Russland zu stärken. In der Praxis erleben deutsche und französische Diplomaten ja gerade, wie wenig sie den Sanktionen entgegenzusetzen haben, mit denen US-Präsident Donald Trump das Atomabkommen mit Iran zerstören will.
Die Umsetzung könnte schwierig werden
Feedback
Die beiden Außenministerien mahnen zum einen effektivere Entscheidungsmechanismen in der EU-Außenpolitik an, also zum Beispiel die schrittweise Einführung von Mehrheitsentscheidungen. Sie fordern aber auch eine "starke Industrie- und Technologiepolitik, die Europa in die Lage versetzt, auch künftig mit den Schwergewichten in China, in den USA und andernorts mitzuhalten".
Hier hat die Regierungen in Paris und Berlin der Ärger darüber zusammengeschweißt, dass die EU-Kommission aus Wettbewerbsgründen die Fusion der Zugsparten von Siemens und Alstom untersagt hat. Über den Schutz des Wettbewerbs innerhalb der EU dürfe der Schutz der Wettbewerbsfähigkeit der EU nach außen nicht in Hintertreffen geraten, heißt es in Berlin. Man müsse "systematisch Europas Fähigkeiten als Technologie- und Wissenschafts-Champion stärken", formuliert es Maas. Erwähnt wird im Papier auch eine Stärkung des Euro, was an die Forderung des Außenministers anknüpft, unabhängiger zu werden vom US-Dollar.
Mit den anderen Ressorts in der Bundesregierung hat das Auswärtige Amt das Paper nicht abgestimmt, was die Arbeit erleichtert haben dürfte. Es handele sich ausschließlich um ein Arbeitsprogramm der Außenministerien in Paris und Berlin, wird betont. Auch an eine Veröffentlichung des Dokumentes ist nicht gedacht. Arbeitsgruppen sollen sich nun an die konkrete Umsetzung machen.
Da könnte es allerdings schon bald schwierig werden. So soll es etwa um den mittelfristigen Finanzrahmen für die EU gehen. Deutsche und Franzosen sind sich einig, dass mehr Geld in die Forschung fließen soll. Darüber aber, wo es herkommen soll, dürfte schon bald gestritten werden.